Éditorial : Faire Nation

Chères Châtillonnaises, Chers Châtillonnais,

Le 3 juillet dernier, nous étions plus d’une centaine de Châtillonnaises et de Châtillonnais rassemblés devant la « Maison commune », l’Hôtel de ville de Châtillon. Nous étions rassemblés pour nous souvenir ensemble que la République, c’est une communauté de destin. A l’appel de l’Association des Maires de France, les Français étaient invités à rappeler leur attachement à la paix civile et leur refus des violences survenues les jours précédents. Si la mort de Nahel, jeune Nanterrien de 17 ans, a légitimement suscité émoi et colère, il nous faut rappeler avec fermeté que dans un État de droit, seule la Justice peut légitimement et légalement sanctionner. Ni revanche, ni vengeance.

Parfois, notre société doit savoir s’immobiliser pour mesurer combien elle vacille. Savoir s’immobiliser pour poser la limite, pour dire « Stop ». Ce sursaut s’est imposé à nous après un déchaînement de violences urbaines d’une ampleur tout à fait inédite. La République, ce socle de valeurs qui nous sont communes au-delà de toutes nos singularités, a vu nombre de ses symboles systématiquement attaqués dans des dizaines de communes françaises. Des communes « soeurs » avec lesquelles Châtillon, même si elle n’a pas connu pareils désordres, se sent pleinement solidaire.

La Commune, c’est le ciment de la République, sa pierre angulaire. C’est la porte d’entrée de la Démocratie. C’est le lien le plus étroit qui puisse exister entre la République et le citoyen. Depuis plusieurs années maintenant, notre société est heurtée par une succession de crises : écologique, sanitaire, financière, énergétique... La République, avec en première ligne ses Maires, accompagne la population française à travers ces crises. La colère de nos concitoyens doit être entendue et appeler de notre part une réflexion sur les mutations attendues de notre démocratie mais nous savons que Force devra toujours rester à la Loi. Cette Loi sur laquelle repose toute la légitimité de nos institutions.

Cet équilibre, que l’on peut parfois voir ignoré ou contesté, est pourtant pour nous le plus précieux des acquis. Celui qui nous préserve de l’arbitraire, celui qui garantit à chacun d’entre nous les valeurs les plus fondamentales que sont la Liberté, l’Égalité, la Fraternité. Tous les pays du monde ne peuvent se prévaloir d’un tel équilibre démocratique. Alors ce 3 juillet, pour préserver l’intérêt collectif, ensemble, nous en avons appelé à la responsabilité individuelle devant l’Hôtel de ville, notre « Maison commune ». Nous avons voulu témoigner tout notre attachement à la République et à l’universalité de ses principes fondateurs. Cette universalité qui représente ce lien qui nous unit toutes et tous. Ce lien fraternel, ce lien de confiance mutuelle qui nous permet de faire Nation. Travaillons à faire revivre ce lien, détournons-nous de ce qui nous divise pour mieux embrasser ce qui nous rassemble. La République française doit demeurer une et indivisible. Si cela doit demeurer un objectif commun et constant, souvenons-nous qu’il n’est possible que par l’action individuelle de chacun. Vous savez pouvoir compter sur mon engagement comme Maire de notre ville pour y prendre toute ma part.

Fidèlement,

Nadège AZZAZ
Maire de Châtillon
Conseillère régionale