Le Théâtre de Châtillon reconnu Scène conventionnée d’intérêt national

Cette nouvelle appellation “Scène conventionnée d’intérêt national – Art et création” est une belle reconnaissance. Comment se déroule l’attribution de cette appellation par le ministère de la Culture, et pour combien de temps est-elle accordée ?
Cette appellation est attribuée après l’analyse d’un dossier de candidature par les services de l’État. Celui-ci doit mettre en avant l’accompagnement à la création et à la diffusion de formes insuffisamment présentées sur le territoire, en l’occurrence ici les arts de la marionnette et les arts en espace public. Ce dossier comprend une présentation du contexte territorial et des partenariats mis en place, une description du modèle économique et managérial ainsi que le projet artistique et culturel du théâtre pour la période 2025–2028.
Cette appellation est liée au projet de la direction et est suspendue en cas de départ. Sa durée d’attribution est de 4 ans renouvelable.

Qu’est-ce que cela change concrètement pour le théâtre de Châtillon et pour le public châtillonnais ?
Pour le théâtre, c’est avant tout la reconnaissance de la qualité du projet artistique et culturel, mais aussi une garantie d’un soutien financier de l’État sur 4 ans ce qui n’est pas négligeable par ces temps incertains. C’est aussi l’espoir d’une curiosité nouvelle et d’une fréquentation accentuée par les habitantes et les habitants. Cela leur garantit le maintien d’une programmation pluridisciplinaire d’une grande exigence artistique au théâtre comme hors les murs ainsi que le déploiement d’actions en direction des publics scolaires et des publics empêchés.

L’appellation met l’accent sur les arts de la marionnette, les formes animées et l’espace public. Pourquoi avoir choisi ces disciplines ?
Ce sont des arts qui permettent à la fois d’être très innovants, d’apporter un autre regard sur les arts de la représentation, de partager de nouveaux récits, tout en étant accessibles au plus grand nombre. C’est aussi une réalité de territoire, les arts en espace public y ont depuis longtemps une place importante, ainsi que ceux de la marionnette, mais ils avaient besoin d’un nouvel élan. Les formes animées qui sont des arts associés à ceux de la marionnette, permettent également de créer des passerelles entre théâtre et cinéma.

Cette reconnaissance nationale marque une étape importante. Quelles sont vos priorités pour les prochaines saisons et comment voyez-vous l’avenir du théâtre de Châtillon ?
Le théâtre de Châtillon a été très fragilisé par des crises multiples, depuis celle du Covid. Ma priorité est de retrouver une stabilité budgétaire à moyen terme. J’espère que le rayonnement de la scène conventionnée à l’échelle nationale incitera de petites, moyennes ou grandes entreprises à venir rejoindre le Club Mécène, afin de contribuer à un nouveau souffle financier. Ces soutiens permettraient notamment d’améliorer l’accessibilité des personnes en situation de handicap au théâtre comme au cinéma, et aussi de relever le défi majeur de l’éco-responsabilité. Par ailleurs, la richesse et la diversité des arts de la marionnette, formes animées et arts en espace public permettra de répondre à cet enjeu de la mixité en allant à la rencontre de nouveaux publics, comme les familles et les personnes plus éloignées des pratiques culturelles.

Une troupe de marionnettistes ukrainiens accueillie au théâtre de Châtillon

Le 4 octobre dernier, le théâtre de Châtillon a accueilli la troupe du Théâtre académique de marionnettes de Kharkiv pour Mons la girafe, un spectacle poétique et plein d’espoir. Interprété par de jeunes artistes ukrainiens, il évoque avec sensibilité la guerre à travers le regard d’un enfant.
La rencontre avec l’équipe artistique, à l’issue de la représentation, a été un beau moment d’émotion et d’humanité.

Un accueil républicain des artistes ukrainiens a été organisé à l’Hôtel de Ville.